Dharma-le-chien non-duel nous guide sur la voie
Carotte-le-lapin : Salut Dharma ! Que fais-tu dehors de si bon matin ?
Dharma-le-chien : Hé Carotte ! Je contemple l'aube. La clarté de ce ciel limpide m'évoque la pure présence qui imprègne tout et qui est en tout être, et qui pourtant transcende tout...
C. : Mouais. Sans doute...mais moi je préfère vivre. Construire un couple, une maison... et aussi m'activer pour réussir.
D. : Cela ne marche pas Carotte ! Quand tu t'actives, cela a des conséquences : tu t'identifie à un ou à plusieurs personnages. Et alors, les hauts et les bas sont inévitables. Tu t'accroches, tu te bats...ce qui ne fait que renforcer l'identification à ces rôles. C'est comme une machine que tu alimente toi-même, comme une roue qui tourne parce que tu coures dedans. C'est comme si tu poursuivais une... carotte. Plus tu va vite, plus elle s'éloigne. Le seul remède est la connaissance de ce que tu es, au-delà de ces personnages. Il faut mettre fin à cet aveuglement.
C. : Alors je vais me mettre à la méditation et je vais faire une thérapie ! Parait que les écureuils ont des trucs trop biens.
D. : Seule la connaissance peut guérir cet aveuglement. Aucune pratique ne le peut, car toute pratique repose justement sur l'identification à un personnage ! Au lieu de jouer au patron ou à l'employé, tu vas créer de nouveaux masques : yogi, thérapeute, personnage heureux, et ainsi de suite.
C. : Ouais, m'enfin faut quand même continuer à vivre. On doit s'occuper de ses enfants, de la maison, de la vie en somme. Et la connaissance ne sert que si on la pratique dans le quotidien, en l'intégrant. C'est ça la clef du bonheur !
Être humain, c'est vivre. Et vivre, c'est faire des choses. Autrement, tu finis en punk-à-chien (désolé).
D. : Oui, mais tout cela ne dure qu'un temps. Tu te fais des programmes, tu découvre de nouvelles méthodes... mais tu finis par te lasser de ces trucs et astuces, de cette recherche consumériste de la dernière lessive.
C. : Non, la vie est complexe, tu vois. Faut combiner ses différentes facettes en un tout harmonieux. Et puis, une pratique limitée peut engendrer un résultat durable, un peu comme le paradis. Suffit de trouver chaussure à son pied. Trouver le vrai maître...c'est un peu comme (re)trouver l'âme-sœur !
D. : Non, tu ne peux avoir à la fois le beurre et l'argent du beurre. La vie et la connaissance de ta vraie nature sont compatibles en un sens. Mais la source d'une vie libre, c'est uniquement la connaissance. Toute pratique présuppose l'identification à un personnage. Comment pourrait-elle mettre fin à cet aveuglement ? La connaissance détruit cet aveuglement, aussi sûrement que la lumière chasse l'obscurité.
C. : Mais la connaissance de quoi ? C'est quoi, "ma vraie nature" ?
D. : C'est ta nature réelle, celle qui ne change pas. Celle que tu ne peut acquérir ni perdre. Ta vraie nature n'est pas d'être tel ou tel personnage, mais d'être cette pure présence en laquelle ces personnages vont et viennent, avec leurs hauts et leurs bas.
C. : Mais je suis un lapin !
D. : Pas plus que je ne suis un chien. Avec ou sans punk, du reste. Si tu étais un lapin, tu pourrais pratiquer pour devenir un super-lapin, un écureuil ou que sais-je. Mais tu n'es rien de tout cela. Ce ne sont que des apparences, pas la réalité. Les apparences changent. La réalité ne change pas. Oublie tout ce qui change, tout ce que tu pourrais perdre. Ce qui reste, ce que tu ne peux absolument pas perdre, c'est ce que tu es.
C. : C'est abstrait...
D. : Cette "abstraction", c'est ce que tu es ! Tu es indéfinissable. On ne peut te mettre d'étiquette. Tu es comme l'espace, regarde ! Vois et mets fin à l'aveuglement.
C. : Je vois... mais un instant seulement...
D. : Écoutes, une fois que tu as réalisé que le père Noël n'existe pas, tu ne peux revenir en arrière. Il n'y a que ta vraie nature, rien d'autre. Comment le chat dont tu as rêvé cette nuit pourrait-il "revenir" ? Est-il parti quelque part quand tu t'es réveillé ? Une fois que tu sais, clairement, que tu n'es pas un personnage, il n'y a plus de retour en arrière. Il y a alors un profond lâcher-prise. C'est comme tes Playlapins : tu as cessé d'y jouer, parce que tu as grandi, ta vision a changé. C'est naturel et irréversible.
Laisse donc tomber les pratiques, en dehors de la "pratique" de la connaissance, c'est-à-dire de la réflexion profonde sur ta vraie nature. Pratiquer, c'est compliqué. Te rendre à l'évidence, c'est facile. En plus, quand tu pratiques, tu peux te tromper. Tu peux mal pratiquer, pratiquer autrement, ou ne pas pratiquer du tout. Alors que ta vraie nature est un fait. Elle est donnée, à chaque instant. Il n'y a rien à faire. Juste voir, contempler gratuitement, avec lucidité, audace et intelligence. Voilà pourquoi la connaissance est le remède et rien d'autre. De fait, il n'y a que cette connaissance, cette pure présence qui se révèle en silence, qui brille sereinement en révélant toute chose.
C. : Oui.
L'essentiel est résumé dans ce dialogue de Carotte le lapin et Dharma le chien.
RépondreSupprimerMerci.