Voici un texte médiéval, attribué à Augustin, paroles qui font écho au début des Quinze versets pour l'éveil (bodha-pancadashikâ) d'Abhinava Gupta :
"Lumière que ne voit pas d'autre lumière,
clarté que ne voit pas d'autre clarté,
lumière qui assombrit toute lumière
et lumière qui ternit toute lumière étrangère,
lumière dont vient toute lumière,
clarté dont vient toute clarté,
clarté devant laquelle toute clarté est ténèbres,
devant laquelle toute lumière est obscurité,
lumière pour laquelle toutes les ténèbres sont lumières,
pour laquelle toute obscurité est lumière,
lumière suprême que l'aveuglement ne voile pas,
que le nuage n'affaiblit pas,
que les ténèbres n'assombrissent pas,
qu'aucun obstacle n'arrête,
qu'aucune ombre ne traverse jamais,
lumière qui illumine tout en son entier en même temps,
en une fois et toujours,
absorbe-moi dans l'abîme de ta clarté
afin que je voie partout en toi,
moi en toi
et tout sous toi.
Ne m'abandonne pas !"
Les Soliloques, XIII, trad. Cédric Giraud dans Ecrits spirituels du Moyen-Âge, Gallimard
Abhinava Gupta joue ce même jeu d'éveil dans son Poème pour l'éveil (Bodha-pancadashikâ) :
"Lumière qui ne se lève ni ne se couche,
Jamais lumières ni ténèbres ne la touche,
En cet espace reposent ombres et clartés,
En cette Lumière qui ne s’est pas reposé.
Substance des choses, il est le Seigneur ultime
Qui de tous les êtres forme l’essence intime.
La nuée des apparences illimitées
N’est autre que sa belle souveraineté."
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