lundi 21 décembre 2020

Union du solstice



Les siècles imitent l'année,

l'année imite le souffle,

le souffle imite la vie,

la vie imite le mystère.

Cette nuit la plus longue 

est le terme d'un inspir

de lune fraîche et féconde.

De son nectar blanc de neige,

elle inonde le corps, le nourrit

de son ambroisie.

Elle s'oppose ainsi au feu solaire,

feu des désirs et des digestions.

Elle s'offre en libation

au soleil de la mort,

à la flamme du temps

qui dévore toute chose.

En se donnant, elle s'anime,

car c'est elle aussi le soleil

qui la boit :

une vie, soleil et lune,

une vibration en deux mouvements.

Ainsi la fin rejoint le commencement.

Le secret n'est ni soleil, ni lune,

ni jour, ni nuit, 

mais dans cet entre-deux

de vie dépouillée.

Ni ceci, ni cela,

clame en silence cette journée 

d'union des opposés,

ces noces du feu et de l'eau.

A la dernière heure de la nuit,

l'aube pointe, la rousse aurore

aux doigts de feu 

annonce les chaleurs à venir.

Le début de la fin de la lune, pleine,

apogée avant la redescente,

est la grande offrande,

jusqu'à la nouvelle lune du solstice d'été.

Mais maintenant, juste avant après,

c'est jamais, c'est toujours.

Instant où le souffle, cheval de l'attention,

vient percuter le cœur

et réveil le désir divin.


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