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Oh que j'aime la solitude !
Que ces lieux sacrés à la nuit
Eloignés du monde et du bruit,
Plaisent à mon inquiétude !
Mon Dieu ! que mes yeux sont contents
De voir ces bois, qui se trouvèrent
A la nativité du temps
Et que tous les siècles révèrent,
Être encore aussi beaux et verts
Qu'aux premiers jours de l'univers !
Un gai zéphire les caresse
D'un mouvement doux et flatteur.
Rien que leur extrême hauteur
Ne fait remarquer leur vieillesse.
Jadis Pan et ses demi-dieux
Y vinrent chercher du refuge,
Quand Jupiter ouvrit les cieux
Pour nous envoyer le déluge,
Et, se sauvant sur leur rameaux,
A peine virent-ils les eaux.
...
Que je trouve doux le ravage
de ces fiers torrents vagabonds,
Qui se précipitent par bonds
Dans ce vallon verts et sauvage !
Saint-Amant, La Solitude, 1617
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