A quoi correspond Noël dans la tradition tantrique ?
L'année est une respiration.
Noël, le soltice d'hiver, correspond à l'instant d'équilibre entre la fin d'un inspir et le début de l'expir suivant.
L'expir est soleil, quand les jours s'allongent.
L'inspir est lune, quand les jours rétrécissent.
A la fin de l'expir et de l'inspir, la dualité cesse, ce n'est plus ni le jour ni la nuit.
C'est à cet instant qu'ont lieu l'adoration et la reconnaissance.
Des chapitres entiers des enseignements de Shiva sont consacrés à la célébration du mystère de cet intervalle d'équilibre, porte vers l'un.
La fin de l'inspir est le repos dans le cœur, le yoga de Shakti. Le moment du ressenti du "je suis" qui n'est pas une abstraction ni simplement l'être, mais bien l'acte d'être, l'étonnement d'être, l'émerveillement devant l'insondable abîme de la toute-puissance, l'amour et la félicité pure qui sont l'élan créateur à la source de l'expir, de tout.
La fin de l'expir est le repos dans l'espace, le yoga de Shiva. Le moment de l'être pur, simple, indicible.
Si Noël n'est pas le 21 mais le 25 décembre, alors il correspond précisément, dans la tradition du Kula, non à l'équilibre parfait dans le coeur, mais au premier instant de l'éclosion de la toute-possibilité divine, à la naissance de tout au cœur du rien. Cet élan originel peut être ressenti "dans la région du cœur" au moment d'un choc de surprise, d'une grande frayeur, de l'orgasme, d'un moment d'extrême confusion... Il est la fusion de tous les possibles qui vont peu à peu s'esquisser, s'exclure mutuellement, jusqu'à devenir notre réalité soi-disant matérielle.
Un petit dessin récapitule quelques fragments de ce mystère de la tradition du Kula :
Noël est donc, dans la tradition du tantra, la naissance de tout au sein du rien, le grand mystère, le mystère des mystères.
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