Voici le témoignage d'une franc-comptoise vers les années 1640 :
"La présence de Dieu visible et sensible m'a été changée en une impression que j'ai de Dieu dans l'âme, qui la remplit et l'occupe tellement que rien autre chose n'y peut entrer, qui me recueille et fait être en grand respect en tout temps, en tout lieu et toute rencontre. Je n'ai nulle image de la divinité ou humanité de Dieu Notre-Seigneur, que quelque fois, mais cela ne dure point, et l'état de mon âme est de rejeter aussitôt cette forme ou représentation, voulant et désirant absolument l'original et non la figure.
L'âme donc est vide de toutes choses, les fait toutes sans prévoyance. Mais elle est appliquée à tout ce qui se rencontre qu'elle doit faire, le faisant avec grand amour. Et les choses faites, soit spirituelles soit corporelles, ne se représentent à l'âme (la connaissance en étant entièrement ôtée) demeurant ainsi toujours vide et toujours pleine."
Claudine Moine, La Grande ténèbre
Extrait de Expériences mystiques en Occident
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