Vijayanagar, XVe, Jnâna-dakshinâ-mûrti, l'Incarnation de la pédagogie : le jeune enseigne aux vieux par le silence
La méditation de l'intervalle entre l'expir et l'inspir est au cœur du yoga
(rien à voir avec l'Uber-foutrerie présente).
On la trouve décrite et prescrite dans les plus anciens et les plus importants parmi les tantras "dualistes" (!), notamment dans le cycle magistral de la Transcendance du Temps (Kâlottara).
Par exemple ici :
nicchvāsocchvasanaṃ bhitvā sthitaṃ dehantu kāṣṭhavat |
śūnyaṃ taṃ tu vijānīyād hṛdayena tu bhāvayet ||
"Ayant interrompu l'inspir et l'expir,
que le corps reste comme une bûche !
C'est le vide : qu'on le sache,
mais (surtout) qu'on le réalise par le coeur !"
(Kâlottara en 200 versets, chapitre 15)
Ce même verset se retrouve dans d'autres versions du même tantra, véritable source du yoga, par exemple dans sa version en 350 versets.
Mais surtout, il a probablement sa source dans la Collection de l'essence du souffle (Nishvâsa-tattva-samhitâ, Mûla-sûtra VI, 9 de l'édition EFEO), le plus ancien tantra connu, véritable vestige de l'enseignement oral.
Cette transmission de sûtras ou de déclarations essentielles, principielles, comme des graines, à travers les textes et les siècles, est fascinante. Elle ressemble à la transmission des gènes. Des germes de connaissance, de civilisation.
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