Il y a des nuages qui révèlent
la lumière plus qu'ils ne la cachent.
L'amour me fait cet effet.
Je me mets à cracher le vrai à travers mes ténèbres.
Des rayons percent, petits miracles anonymes.
Je ne vois pas ta lumière
en qui je vois tout,
en qui je vois mon aveuglement,
en qui se déchire le voile des ténèbres
sur mon aveuglement.
Une grâce, car je ne la mérite nullement.
Une grâce, car sa venue et son retour
ne dépendent point de mon vouloir
ni de mes prières sans espoir.
Elle est la lumière qui aveugle, oui,
et qui révèle l'aveugle dans ma fausse lumière.
Elle est la ténèbre qui me fait voyant.
Je ne peux rien,
et dans cette défaite vit mon unique
espoir - non de victoire,
mais de salut -
par un je-ne-sais-quoi,
un je ne sais comment
pareil à l'instant de l'aurore.
Quand le Moi se voit,
c'est purification, rédemption, transformation,
c'est le retour à la paix simple,
évidente au détour de mille tournants.
Mais tant qu'il se cherche,
chaque effort resserre la toile.
Je n'ai qu'à me laisser, m'allonger
et la laisser venir contre moi,
la laisser opérer en moi
ce que ni moi, ni autrui, ne pouvons
d'aucune façon.
J'attends, non sans attendre,
mais dans la foi nue,
dans la confiance sans assurance,
sans savoir ni où ni comment.
Tant que je crois savoir
où elle est, quand elle viendra,
comment, alors ça n'est pas encore elle
que j'attends.
Alors j'attends, sans savoir,
sans appuis, sans garantie, ni boussole
autre que cet obscure élan.
Palpitation intangible d'un cœur
au repos dans la nuée ardente.
Retour à l'origine, maintenant.
Le Moi ne peut délivrer du Moi.
Le travail ne mettra pas de terme au travail.
Ces châteaux de sable, je les laisse à la mer,
aux mains de sa juste houle.
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