Le livre est son dernier sanctuaire,
sacré sommet de la haute clairière,
ouvert à l'orient
pour faire toutes choses nouvelles.
Les pages s'en renversent à l'endroit
des versants de la large vallée,
jusqu'au creux du torrent où se rassemblent
les cris des derniers vivants.
Ils passent tous à travers elle,
aucun ne saurait manquer sa langue
suave et ses crocs redoutables à toutes choses viles.
L'invisible se rend visible en elle,
afin de reconduire le visible à l'invisible,
à ce par quoi tout est vu,
et que nul ne peut voir.
Ses cycles célèbrent le mystère du cercle immense.
Tous y prennent leur part, faces de la pierre de lune,
transparentes à la vraie lumière, témoins de la parole.
L'amour qui ne peut être dit
est la veine vitale de tout ce qui peut l'être.
Tout descend et remonte au fil de cette lame
de toutes les vies.
Il est vrai, le chemin de l'aller fait
un seul mouvement
avec l'envol retour.
Tous sont le chiffre de son secret,
mais nul ne reçoit la clé,
seuls les corps qui se liquéfient
dans les paroles dépouillées
de tout ce que les foules peuvent déchiffrer.
De la mer à l'océan, ses nuées récoltent les vapeurs
de l'unique vallée aux ramures vertes.
Les mousses cornues tendent leurs tissus
vers son sang maternel,
offert pour que tous reviennent, sans nul reste.
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