Larmes abondantes,
salées séchées sur les épaules
du mont des rapaces affranchis.
Sa langue remonte le torrent glacial
aux roches roulantes,
lourdes d'un passé révolu,
irréfragable chaîne perdue dans les brumes.
Parvenue à son terme,
elle se fait vapeur chaude,
vol de gouttelettes aux volutes diaprées.
Elle est alors l'aurore,
l'inespérée de tous les bras tombés.
Terre étale, elle masque le néant par force d'être.
Elle roule l'espace en vagues irisées et précises,
rousse boucherie de l'élégance achevée sans jamais y toucher.
Son ventre vomit les orients à jamais éloignés de l'indifférence.
Ses nuits grondent de joie ignée, bulles éclatantes de bonté claire.
Ses couleurs éblouissantes,
invisibles à la mémoire,
inondent angles et recoins,
où les cochons croient faire leur gras.
Sa voix résonne dans les entonnoirs aériens,
bourrasques graves et lentes,
marches de soie sur le fil des sommets.
Entre deux coulées de lumière en son sein,
les hommes boivent sans y sentir le vin.
Funambules en série, chenilles traînantes,
ils ne vibrent qu'en leurs miroirs bavards.
Elle sonne haut et clair, doigt de feu subtil
entre deux claquements de rien,
au bord de tout, ou presque là.
Les hordes se brisent en son immense plaine,
le oui hésite, le non s'emballe,
le haut et le bas s'échangent leur sécrétion
fluante discrétion de l'élan premier.
Sa spirale frétille, armée de sardines tintinnabulantes,
flocons de rires à faire pleurer les velours.
Elle est mienne, la nue pulsation de nulle âme,
la personne de nulle personne.
Elle bouge immobile,
cavalcade à faire pâlir les fins du monde,
folie des sages en chute libre.
Je l'attends, encore et toujours à la racine de tout.
Elle.
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