La yoginî Târâ Blanche
La vie intérieure comprends deux grandes étapes : l'éveil ou la découverte du silence au-delà des pensées ; et l'intégration et pensées, des sensations, du corps et du monde, au sein de cet espace silencieux.
Cela correspond à l'ouverture et à la fermeture des yeux.
Selon le premier verset du Poème du frémissement (Spanda-kârikâ), nous créons le monde en ouvrant les yeux et nous le résorbons en les fermant. Tout est embrassé dans cette respiration : inspir-expir, veille-sommeil, conscience-conscience, mouvement-repos...
Le point est de comprendre que ce sont deux moments d'une même vie, d'une même danse, comme l'explique ce mystique catholique qui parle de deux phase de l'amour, "l'amour de fruition" qui consiste à jouir de Dieu au centre de soi, et "l'amour pratique" qui consiste à aimer son prochain.
"Pour expliquer cette doctrine si difficile, un auteur [Jean Rusbroeck ?] donne l'exemple de l'inspiration et de l'expiration de l'air avec lequel la vie se nourrit et peut continuer de façon naturelle et sans que nous en prenions le soin ; nous expulsons l'air chaud qui est en nous, et nous attirons l'air frais sans penser à ce que nous faisons. De même, nous ouvrons et fermons continuellement les yeux sans que cela empêche de voir ce qui est devant nous, comme s'ils étaient toujours ouverts. Ou encore l'âme pénètre-t-elle en Dieu et y meure à elle-même par l'amour de fruition, et aussitôt et tout d'un coup, elle sort d'elle-même par l'amour pratique : elle sort avec vertu et entre avec bonheur, demeurant ainsi unie à Dieu en ces entrées et sorties, comme si jamais elle ne sortait. Et telle est la vie spirituelle des parfaits : elle est tissée et formée de ces introversions et extraversions, ou entrées et sorties, sans que les unes ne gênent les autres ; et cela se fait aussi facilement que d'inspirer et d'expirer l'air pour vivre, ou ouvrir et fermer les yeux pour voir."
Juan de Los Angeles, mort en 1609, Manuel de vie parfaite
Sublime
RépondreSupprimerJ'admire l'admirable
Aime l'aimable
Ne désire que le désirable.
Tout autant du soleil,
Le lever et le coucher
Et ses rondes joyeuses.
Me voilà comblé.