Le monde n'est pas étranger à sa propre essence.
Abhinavagupta dit :
parāmarśasvabhāvatvādetasyā yaḥ svayaṃ dhvaniḥ // 181
sadoditaḥ sa evoktaḥ paramaṃ hṛdayaṃ mahat /
hṛdaye svavimarśo'sau drāvitāśeṣaviśvakaḥ // 182
bhāvagrahādiparyantabhāvī sāmānyasaṃjñakaḥ /
spandaḥ sa kathyate śāstre svātmanyucchalanātmakaḥ // 183
kiṃciccalanametāvadananyasphuraṇaṃ hi yat /
ūrmireṣā vibodhābdherna saṃvidanayā vinā // 184
nistaraṅgataraṅgādivṛttireva hi sindhutā /
"La résonance perpétuelle et spontanée (de la conscience)
est le Coeur infini, le coeur de tout,
car la conscience est par nature conscience de soi
et ressenti (parâmarsha).
Cette conscience, cette réalisation de soi
engendre dans le Coeur tous les univers,
qui s'écoulent en lui.
Or, cette conscience de soi est présente
au début et à la fin des perceptions,
c'est pourquoi dans l'enseignement (de la Vibration),
on la désigne comme 'vibration universelle' :
elle est un débordement en soi même.
Ce mouvement paradoxal (kimcit) est manifestation de soi
et non d'aucune autre chose :
la voici, cette vague dans l'océan de la conscience !
Il ne peut y avoir de conscience sans cette (vibration).
De fait, être un océan, c'est être à la fois
en mouvement et immobile..."
La lumière des tantras, Tantrâloka, IV, 181b-185a
La conscience, l'espace ici, est frémissement : l'être est immuable, mais il n'est pas inerte comme une pierre. Vide, il résonne. Muet, il parle. Immobile, il s'agite. Toujours frais, il brûle.
Tel est le mystère vécu : un paradoxe.
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