Un magnifique exposé, dans un sanskrit limpide, sur le Raghu-vamsa de Kâlîdâsa, le plus célèbre des poètes de l'Inde.
Ce dernier commence cette oeuvre par un verset célèbre :
vâg-arthâv iva sampriktau
vâg-artha-pratipattaye /
jagatah pitarau vande
pârvati-parameshvarau //
"Ô Shiva et Shakti,
parents du monde,
unis comme les mots et leurs sens,
je vous célèbre pour célébrer les mots et leur sens !"
Par facile à traduire, comme toujours.
Mais le sens profond est celui-ci :
la conscience et le monde sont inséparables.
Le sujet et l'objet sont en indestructible relation.
Les sens et leurs objets sont en relation,
relation créatrice de tout. Ils sont donc les
"parents du monde" (jagatah pitarau).
"Les mots", c'est la conscience, car la conscience est parole, c'est-à-dire "prise de conscience de".
"Leur sens", c'est tout ce qui est, Shiva.
Ils sont intimement unis (sampriktau) car ils sont inséparables.
Être, c'est être visé par un acte de conscience.
Quand l'acte total vise l'être total, alors c'est la pleine conscience, le "je suis je" plein et parfait.
Telle est la réalisation qui est à la source de la poésie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Pas de commentaires anonymes, merci.