David, l'humanité, la Terre, ne sont certes pas le centre de l'univers. Ni de la vie.
Y a-t-il un centre dans l'infini ?
Mais quand je retourne mon attention vers le regard lui-même,
je découvre un vide sans limites, conscient, qui englobe tout.
Cette découverte, cet éveil, marquent-ils un retour à la mégalomanie,
à un narcissisme infantile ?
Non. Car ce centre est vide, vide pour accueillir toutes ces choses, depuis le vide jusqu'à l'univers, que je vois quand je regarde aussi vers le dehors, car ces deux regards sont compatibles.
En fait, il n'est pas nécessaire de les réconcilier, car ils me sont donné comme identiques.
Une seul regard qui embrasse tout. Comme j'embrasse tout, c'est moi, immense, infini,
un émerveillement sans fin. Mais comme, pour tout embrasser, je dois pour ainsi dire m'effacer
comme forme, comme chose, je suis guéri de tout narcissisme.
Et la contemplation de l'inconcevable immensité du cosmos me garde de toute tentation égocentrique. David n'est pas le centre. Il est unique, mais il un quasi néant dans ce géant cosmique. Un presque rien entre l'infiniment petit et l'infiniment grand. Un instant entre l'infini passé et l'infini à venir.
Autrement dit, il suffit de regarder. De contempler. Sans chercher à manipuler, à construire.
Sans l'interdire non plus. Mais se laisser être ce rien qui engendre, qui nourrit et qui détruit tout.
Cette folie sauvage, absolument invisible, par laquelle il y a du visible et de l'invisible,
ce mystère silencieux qui n'en finit pas de se dire d'une manière que je ne pourrai jamais dire.
Dans cette humilité gît la beauté.
N'est-ce pas une belle manière de vivre ?
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