Quand je plonge en mon centre,
mille fois chaque jour,
je me retrouve à côté.
Ailleurs qu'ici, à mille lieues
de cette présence évidente,
mais indomptable.
Alors j'éprouve une sorte de honte.
Et la honte d'avoir honte.
Et de la colère,
et de la colère d'être en colère.
Et de la peur,
et de la peur d'avoir peur.
Et alors me vient parfois l'idée
que je dois me purifier,
me préparer, mieux,
plus haut, plus fort, plus pur.
Faire ceci, cela,
changer ceci, cela,
me réconcilier, me dénouer,
me simplifier, m'observer,
m'entraîner, m'exercer.
Trouver un guide, une communauté,
une tradition, des anciens,
une religion pour me relier
à ici, à l'évidence.
Et puis...
Je me réveille.
Comme d'un cauchemar léger,
d'une nuit barbouillée.
Ici. Maintenant.
Présence. Nue.
Un effort ? Aucun.
Ca ronronne tout seul.
Doux, tendre, joyeux.
Tout ce que je ne suis pas.
Je réalise alors que,
encore et encore,
je commet la même erreur :
inverser.
Croire que je peux faire le non-faire.
Alors que c'est elle qui me fait.
Que je peux faire naître
le non-né.
Alors qu'elle me fait naître.
Que le fini peut atteindre l'infini,
alors que tout y baigne.
Que l'objet peut illuminer le sujet.
Que l'ombre peut éclairer
la lumière.
Une simple remise à l'endroit.
Tout est pur, limpide, translucide,
sans poids, vibrant délicatement.
La meilleure préparation
à la plongée dans la présence,
c'est la plongée dans la présence.
Sans honte, sans colère, sans peur.
En douceur, sans effort, en abandon.
Sans chercher midi à quatorze heures.
Direct.
Superbe.
RépondreSupprimerMerci.