Poème de Narahari, un sage de Bénarès vers le XVIè siècle. Tiré de son recueil l'Essence de l'éveil (Bodha-sâra) :
« Aveugle, il voit tout.
Cul-de-jatte, il voyage par-delà l’horizon.
Débile, il mène toutes les taches à leur terme.
Sans le moindre sens du goût, il savoure le nectar. 1
Sans jugement, il parvient à conclure.
Indifférent, il incline aux jouissances.
Libre de tout contact,
Il goûte l’étreinte de l’Immense. 2
Le ventre vide, il dévore tout
En son ventre qui contient tout.
Stupide, il jouit d’érudition.
Silencieux, il proclame les philosophies. 3
Sans ennemis, il remporte la victoire.
Sans désirs, ses désirs sont comblés.
Éveillé, il veille en dormant.
Même mort, il goûte à l’immortalité. 4 »
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