(Car) tu es conscience, tu es un, sans commencement ni fin,
Toi le terrible protecteur, refuge de ceux qui n'ont pas de protecteur.
Je te loue en mon cœur d'un esprit identique à toi." 1
Verset extrait du célèbre hymne qu'Abhinavagupta composa en 962, l'Hymne à Bhairava (Bhairava-stava).
On raconte que ses disciples récitaient ces strophes tandis qu'Abhinavagupta disparaissait dans une grotte pour toujours.
Le Soi est le "terrible protecteur" (bhairava-nâtha) car le Soi est la vie. Or la vie est ambivalente. Elle est terreur, angoisse et tremblements. Égarée par ses propres pouvoirs, le Soi est terrifié. Et pourtant, il n'a pas d'autre refuge que la vie, qui est le jeu du Soi. Si je reconnais directement mes énergies dans la vie, alors la peur devient le refuge, la tempête devient danse. Et la mort meurt : le corps retourne à la terre, l'eau à l'eau, et la conscience contractée retourne à l'infini, comme une vague à la mer. Le mystère retourne en lui-même. A chaque vie, la mort. A la fin de chaque journée, la mort. A la fin de chaque expir, la mort. A la fin de chaque perception, la mort. A la fin de chaque pensée, la mort. A la fin de chaque pensée, la mort. Si je reconnais qu'à chaque fois, c'est un mouvement de soi en soi (façon de décrire), alors c'est la vie qui retourne à la vie, l'eau à l'eau, l'espace à l'espace, la présence à la présence.
Evidemment, cela ne supprime pas l'instinct de survie.
Pour "réaliser" tout cela, le plus simple est de le tester en cherchant à le réfuter. Ainsi, cherchez la fin de la conscience. Cherchez son commencement. Cherchez ses limites. Cherchez quelque chose qui soit l'inévitable présence.
Voici une interprétation très kitsch. Le ton est faux et l'ambiance est inadéquate. Mais c'est intéressant :
Merci pour cette découverte, émouvante à mon goût
RépondreSupprimer