mardi 17 mars 2020

Comment faire face à la peur ?

Résultat de recherche d'images pour "crucifixion dali"

La peur ne dépend pas entièrement de moi. Elle est une réaction en grande partie instinctive qui me signale un danger, réel ou imaginaire. La sélection naturelle a sélectionné la peur, même imaginaire, parce que ceux qui n'ont pas eu peur de causes réelles, sont morts. Alors que ceux qui ont eut des peurs imaginaires ont survécus. Voilà pourquoi ces réactions de peurs sont souvent disproportionnées et incontrôlables. Donc inutile de nourrir l'espoir d'une vie sans aucune peur. Je peux me raisonner, faire du yoga : cela aide, mais la peur reste incontrôlable. Pas de honte face à mes réactions. Certains réagissent plus que d'autres. Nous ne sommes pas égaux, nous avons des corps différents. Accepter aussi la peur de la peur.

Donc la peur ne peut être entièrement contrôlée. Il y a des tempêtes, ça d=ne dépend pas de moi. Et j'observe, impuissant, ces sensations, ces images, ces scénarios qui surgissent, comme une télé folle en moi.

En moi. Mais pas moi.
Il y a un espace qui enveloppe la peur. Un espace sans aucune sensation de peur.
Un espace autour de l'estomac, du ventre, du dos, de la nuque, des yeux, des mains, des images, de ces réactions qui sont comme des petites piques. L'espace n'est pas piqué. Le silence ne dit rien. Il reste muet? Scandaleusement. Délicieusement. 
La plus terrible des tempêtes a lieu dans l'espace.
Dans l'espace qui n'est pas une tempête.
Inutile de faire quoi que ce soit avec la tempête.
Je n'essaye même pas d'en détourner mon attention.
Trop fatiguant. Où trouver la force ? Cela non plus ne dépend pas entièrement de moi.

Par contre, il y a cet espace que la peur ne peut remplir entièrement.
La peur ne disparaît pas. 

Ou plutôt, si. A chaque instant, elle se fond dans cet espace d'où elle émerge,
à chaque instant. Comme tout le reste. Sans effort. Quoique je fasse.

La pratique peut être de répandre la peur dans l'espace.
Comme du beurre trop dur sur une biscotte fragile.
Patience. 
De toutes façons, la tempête ne va pas s'arrêter.
Il y aura toujours des tempêtes.
Il y aura toujours des sensations.
Il y aura toujours des peurs, réelles ou non, peu importe.

Mais il y aura toujours l'espace.
Et l'espace ne sera jamais submergé par la peur.
Impossible. Essayez. Étalez. Ouvrez grand le robinet de la peur.
Laisser le ventre se durcir. Le dos se raidir. La nuque se solidifier.
N'y a-t-il pas toujours de l'espace autour de la peur ?
La peur est grande.
Mais quel est la taille de cet espace ?
Pouvez-vous le comparer à autre chose ?
Pouvez-vous trouvez les limites de cet espace ?
La tempête est toujours là.
Elle ne disparaîtra jamais, car elle vient de l'espace.
Eh oui.
Mais l'espace ne disparaîtra jamais, car il ne vient de rien.
Ne venant de nulle part, il n'a nulle part où aller.

Tel est le jeu.
Cruel parfois, terrible, dur, acide, amer. Certes.
Mais il n'y en a pas d'autres.
C'ets le jeu du Grand Test.
Suis-je l'espace immunisé ?
Suis-je la tempête ?

C'est un jeu à explorer, encore et encore.
Sans se lasser.
Comme un culte.
Humble, discipliné, quotidien.
Mais sans aucune règle définissable.
Sans aucune mémoire, sans aucun repère.
A chaque fois, la seule fois.
L'unique saut dans le vide.

Je suis l'espace sans peur qui embrasse toutes les peurs :
voilà l'hypothèse à tester.
Surtout, ne pas y croire.
A ce jeu, je dois me montrer aussi violent,
aussi impitoyable que la vie.
Sans aucun scrupule.
Comme Bhairava, comme Kâlî, tout avaler, tout vomir.
Tout haïr, tout aimer.
Je suis intouchable. Je ne fais qu'un avec tout.
Surtout, ne pas y croire.

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